

Notre photographe officiel
La photo de KOMCEBO
Komcébo est un studio photo professionnel basé à Saint-Jean-de-Luz, au Pays Basque. Son ambition durant le festival est de créer des images authentiques et fortes, avec sensibilité.
JOUR 1

Le passage
Fin de journée inaugurale pour le Festival international du film de Saint-Jean-de-Luz.
Je cherche un décor pour clore mon reportage.
La nuit s’étire sur la ville. Les pavés de la place se couvrent de vagues lumineuses.
Une affiche du festival se détache. Mon décor est planté. J’attends.
Une silhouette apparaît au loin.
Je choisis la lenteur : une pose longue pour que le visage se fonde dans l’anonymat du mouvement.
Je déclenche.
Crédit : Mathieu Mengaillou
JOUR 2

Équipe du film N121 - Bus de nuit
Fin de journée sur le port. Le soleil s’efface lentement derrière Bordagain.
Je range presque le matériel. Une dernière photo, souvenir improvisé, à leur demande. Une pour eux.
Je règle le flash. Juste assez pour prolonger le jour.
Ils se rapprochent, rient, se serrent.
L’énergie circule, simple et sincère.
L’ambiance est joyeuse, fraternelle.
La lumière décline, mais leurs visages s’illuminent. La nuit n’est pas encore là, et le bus attendra.
Je déclenche.
Crédit : Mathieu Mengaillou
JOUR 3

Après les portraits
Fin de séance photo. Julien, Jonathan, Romane, Mona et Bérangère s’éclipsent et filent vers le Sélect.
Leurs films résonnent encore :
Sans pitié, Les Filles du ciel, Dites-lui que je l’aime.
Je suis satisfait de la série. Je pense avoir réussi.
Je prolonge un peu, juste pour moi, en photographiant le décor.
Le vide est trompeur : quelqu’un habite toujours l’image.
Le port s’impose comme un personnage à part entière.
Ses bateaux, ses filets, ceux qui les manœuvrent.
Je suis attendu au cinéma, mais j’y tiens : une dernière image, cette fois pour moi.
Les pêcheurs ne sont pas encore là.
Les Filles du ciel non plus.
Le monde paraît Sans pitié, mais Dites-lui que je l’aime.
Je déclenche.
Crédit : Mathieu Mengaillou
JOUR 4

Portrait de Zar Amir Ebrahimi - L’Étrangère
Je règle la lumière. Elle, y est déjà entrée.
Le moment est suspendu à ses gestes.
Le film qu’elle présente raconte l’exil et l’attente.
Son regard est porté au loin, vers l’avenir et son passé.
Vers l’Iran et la France.
Vers ce qui reste et ce qui l'attend.
Il me faut percer la force du départ, la fragilité du rêve qui traverse l’éloignement.
Je choisis le noir et blanc pour dire la tension, le contraste et la mélancolie.
Dans la lumière, l’étrangère est déjà chez elle.
Je déclenche.
Crédit : Mathieu Mengaillou
JOUR 5

Portrait de Vladimir de Fontenay - Sukkwan Island
Son film parle d’isolement, de terres vastes et d’espaces intérieurs où le silence prend toute la place.
Pour ce portrait, je choisis une ruelle ancienne de Saint-Jean.
J’ai en tête une composition : grand angle, lignes de fuite.
Je le place, cherche le geste juste, comme on teste un territoire avant de s’y installer.
Finalement, je lui demande simplement d’être là, dans l’instant.
La lumière du soir est franche, presque sauvage. Braquée sur lui. Je range le flash.
Ici, pas de Grand Nord, mais le soleil rasant et ma focale dessinent les mêmes perspectives.
Le cadre est vaste, fuyant, presque trop pour un portrait.
Le personnage est au centre de son île.
J’ose.
Je déclenche.
Crédit : Mathieu Mengaillou