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Ils portent leur film

Claude Dal Farra

D’Antibes à New York


Mardi après-midi, le festival proposait « Jessie & Zibby » un film américain, ce qui n’est pas une première pour la manifestation luzienne. Mais la particularité était que le film était défendu par un producteur, Claude Dal Farra, né il y a 43 ans à Antibes et installé depuis 7 ans à New York. Et s’il a rejoint la « Pomme » ce n’est pas à cause de la pellicule. Il était un cadre très important dans une société de produits chimiques. C’est elle qui l’a envoyé aux Etats-Unis. « Au bout de quelques mois, je me suis dit qu’il était opportun de changer d’horizon professionnel ». Avec son frère cadet Brice (42 ans), installé aussi à New York mais dans la finance ils ont décidé de créer une société de production. Surprenant ? Pas tellement. Il explique : « Ma mère était professeur de danse et nous étions tout près de Cannes donc nous avons baigné petits dans le milieu artistique et cinématographique ».


Le binôme était bien armé entre un financier et un manager (Claude dirigeait des dizaines de chercheurs). Et la mayonnaise a pris assez rapidement pour cette boîte créée il y a quatre ans. « D’abord on lit beaucoup pour trouver des idées ensuite on rencontre beaucoup de gens et enfin on se jette à l’eau, confie Claude. L’important est de travailler avec des personnes à la fois fortes dans leur secteur et en plus passionnées ».


« C’est moins compliqué de monter un film aux Etats-Unis, dit-il. Alors même qu’il y a moins d’aides qu’en France. On peut s’appuyer un peu sur la technique du crédit d’impôt mais pour 20% du budget et seulement dans la moitié des états. Mais l’argent n’est pas le plus important ; Le producteur est un entrepreneur et on peut le faire en étant fauché. On doit être rassembleur. Trouver le bon sujet, le bon réalisateur, les bons acteurs. En fait nous sommes des chefs d’orchestre auquel il faut de bons musiciens et une bonne partition. Quand tout est ficelé on va chercher les sous auprès des investisseurs et là-bas ça se trouve. Ensuite si le produit est bon il se vend, sinon c’est moins facile ».


Pour Claude et Brice ça a fonctionné assez vite. Ce début d’aventure s’est traduit par la production d’une dizaine de films dont quatre ont eu les honneurs du réputé festival Sundance. « On a bien vendu nos films qui ont été bien accueillis par le public et la critique, dit-il. Et je suis venu à Saint-Jean-de-Luz pour voir comment notre cinéma américain fonctionne en France ». Et il a allongé son séjour car il a une petite idée dans la tête. « Je veux mieux connaître le fonctionnement du cinéma ici, sentir comment le public réagit, beaucoup parler avec les festivaliers. Bref prendre le pouls et voir si des réalisateurs français pouvaient venir donner une connotation française à une production américaine. Je voudrais exporter la culture et la façon de penser hexagonales. Des choses qui sont appréciées par une partie cultivée de la société américaine ».


« A ce jour nous ne regrettons rien car on vit dans un monde passionnant et nous faisons des choses que beaucoup de monde peut voir » conclut Claude Dal Farra.

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