Ils portent le festival…
Patrick Fabre, délégué artistique
S’appuyer sur hier, regarder vers demain
Ces dernières années, la programmation et l’animation artistique du Festival de Saint-Jean-de-Luz reposent sur les épaules de Patrick Fabre, le délégué artistique. Et pour lui cette année 2014 était un peu particulière puisqu’il fallait tourner la page du Festival des Jeunes Réalisateurs et ouvrir un chapitre nouveau.
« Ce virage je l’ai abordé très sereinement, confie Patrick Fabre. Et cela parce qu’il y avait une volonté affirmée de la ville et de son maire de continuer à avoir un festival de cinéma. Cela a grandement facilité mon travail ».
Sachant que la transition va se faire en douceur, selon le souhait de Patrick. Donc Saint-Jean-de-Luz continuera, dans l’immédiat au moins, à promouvoir des premiers films. « J’aurai trouvé dommage que ce qui a été initié par la précédente équipe ne continue pas de donner des fruits, dit-il. C’est un festival qui appartient à la ville et à ses habitants. Il n’était pas question de les en déposséder. On peut assurer la continuité de l’esprit tout en allant de l’avant. On ne va pas faire uniquement dans le premier ou le second film mais on va ouvrir des chemins que l’on ne pouvait pas emprunter avant. Dans le changement on a trouvé de la liberté. On ne va pas renier le passé mais on va aussi regarder devant ».
Mais un festival sans thème affiché ne part-il pas avec un handicap ? « Cela peut fonctionner en raison justement du passé. Les gens connaissent l’esprit de Saint-Jean, continue Patrick. La notoriété acquise fait que les jeunes seront privilégiés. Et puis les gens du métier, de la presse comme les spectateurs savent exactement ce qu’ils viennent chercher à Saint-Jean ».
En plus la concurrence devient démentielle en matière de rencontres cinématographiques. Dans la même semaine que celui de Saint-Jean, qui était seul sur ce créneau de dates il y a des festivals à Dinard, Bordeaux et à La Réunion. « Quand on voit le programme et la composition du jury cela montre que Saint-Jean-de-Luz est respecté et apprécié, explique Patrick. Mais il est sûr que cela crée des complications pour les films et pour la présence des équipes de film. Même pour la composition du jury. Mais je suis très fier de celui que j’ai réuni pour la diversité et la qualité de ses membres. Quand je compare avec d’autres festivals, on n’a pas à rougir… Les principaux métiers du cinéma sont représentés autour des très fortes personnalités de Xavier Beauvois et Michèle Laroque. Eux et les autres vont imprimer leur qualité au festival ».
L’autre problème de l’année était les travaux importants dans le quartier qui entoure le cinéma. Là encore les solutions ont été trouvées. « Il y aura moins de projections donc moins de public, dit Patrick. Mais on le savait à l’avance. L’important est que l’on ait réussi à conserver le chiffre de dix films en compétition et deux hors compétition ». Qu’importe les aléas de l’heure, le festival garde sa substantifique moëlle….