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Xavier Beauvois, président du jury

"J'attends d'être surpris, ému, amusé..."


Xavier Beauvois va doublement marquer ce 1er Festival de Saint-Jean-de-Luz. D’abord parce qu’il a accepté la charge de président du jury de cette édition 2014, ensuite parce qu’il est la vedette de la cérémonie d’ouverture marquée par la projection de son dernier film, « La rançon de la gloire » qui réunit notamment Benoit Poelvoorde, Roshdy Zem, Chiara Mastroiani avec une musique signée Michel Legrand.


Xavier Beauvois était assez impatient d’aller se frotter à l’avis des cinéphiles. « C’est la première projection devant un public français et cela me fait un peu flipper. J’attends les réactions du public » a-t-il déclaré à l’Express avant de lâcher un trait d’humour : « J’aurais aimé recevoir un prix mais il paraît qu’un président de jury n’a pas le droit d’avoir un de ses films en compétition… » En tout cas il a pu s’adonner à un exercice qu’il adore : la discussion avec le public. « Il y a de moins en moins de débats entre les gens à présent » regrette-t-il souvent.


Cette soirée est une première passerelle entre l’homme et le Festival 2014. L’un et l’autre sont dans la nouveauté. On le sait s’agissant de la manifestation luzienne qui prend une nouvelle direction. Pour Xavier Beauvois il faut savoir qu’avec « La rançon de la gloire » il signe pour la première fois une comédie. Il reconnaît qu’il y a une certaine prise de risque par rapport à une carrière déjà longue et croulant sous les distinctions. Mais il estime que ce n’est pas un sous-produit de la production cinématographique et il aime bien changé d’horizon. « Si je fais du cinéma c’est pour tenter des choses, a-t-il déclaré à Sud-Ouest. Si c’est pour aller sur des terrains déjà connus, je ne ressens plus d’excitation ».


Le deuxième trait d’union avec la présidence du jury tient dans l’éclectisme de l’homme de cinéma qui a réussit comme réalisateur, comme acteur et comme scénariste. Le moins que l’on puisse dire est que son jugement sera solidement étayé sur tous ces trois critères au moins. Encore qu’il souhaite aborder les projections juste avec des yeux de cinéphile. Il a déclaré : « J’attends d’être surpris, ému, amusé. J’aime ne rien savoir sur ce que je vais voir. L’intérêt d’un festival c’est que les films ne sont pas pollués par la promotion ».


Constats simples d’une homme dont toute la vie d’adulte s’est nourrie du cinéma sous toutes ses formes. Ce natif du Pas-de-Calais, aujourd’hui âgé de 47 ans, a en effet décidé au lycée que le cinéma serait sa grande vocation. Sur un coup de cœur à la suite d’une conférence qu’il avait suivi à Calais et qui était donnée par le critique et cinéaste Jean Douchet. Il ne lui en fallait pas plus pour filer à Paris tenter l’IDHEC qui était à l’époque le passeport quasi obligatoire pour les métiers du cinéma. Peut-être son seul échec. Qu’il avait relativisé en disant que l’enseignement n’était pas très adapté aux professions. « Ne pas être à la hauteur m’était totalement indifférent » avait-il tranché alors. Avant de prendre une petite revanche directe puisqu’ensuite il a été enseignant dans la noble institution devenue la Fémis.


L’autre revanche c’est la réussite phénoménale et permanente de Xavier Beauvois. D’abord assistant (de Téchiné notamment) puis réalisateur d’un court métrage, son premier long, « N’oublie pas que tu vas mourir » lui vaut en 1995 le Prix Jean Vigo et le Prix du jury au Festival de Cannes. En 2001, Nathalie Baye qui joue dans son film « Le petit lieutenant » remporte un César. Rebelote à Cannes en 2010 avec le Grand Prix du jury pour « Des hommes et des dieux ». Et ce n’est vraiment que la face visible de l’iceberg côté réalisation. Et en tant qu’acteur il a aussi tourné avec Jacques Doillon, Jean-Paul Salomé, Benoît Jacquot ou Jean-Paul Rouve. Plus de trente apparitions entre 1998 et 2014 puisqu’il est aussi de l’équipe d’acteurs du tout récent « Bodybuilder » le film signé Roshdy Zem.


Un vrai boulimique de la pellicule. Mais pas que. Il aime tout voir, tout connaître. Ainsi pour cette semaine du festival il veut absolument s’imprégner du Pays Basque. Il compte sur chaque temps de répit dans son ouvrage présidentiel pour découvrir la côte certes mais aussi la vie de l’intérieur.

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