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Roberto Castón, l’espoir dans le retour

Le Galicien Roberto Castón a présenté mardi soir son film « Los tontos y los estupidos ». A Saint-Jean, un festival chargé d’émotion pour lui. En 2009 en effet il avait présenté « Ander » son premier long métrage et il était reparti avec prix, celui de l’interprétation masculine, pour son acteur principal, Josean Bengoetxea. Il se souvient avec émotion de la soirée qui était alors au jai alai. « C’était stupéfiant » dit-il. Souvenir encore de la projection de son film devant les scolaires. « Il était important d’aborder le thème du film de façon objective et que les jeunes puissent donner leur avis, dit-il. Cela a été instructif et enrichissant ».

Cinq ans après donc il présente sa seconde réalisation accompagné du même acteur. Cinq ans entre ses deux premiers films, un gouffre de temps. « En Espagne, ce n’est pas simple de trouver du financement au contraire de la France où il y a un vrai soutien à la création cinématographique, explique Roberto. Parfois je voudrais être français… »

Trouver le financement pour « Los tontos y los stupidos » a été d’autant plus difficile que le scénario était loin d’être conventionnel. 99 % du film se passe dans la même pièce et la trame est juste la lecture partagée du dit-scénario. « On a mis près de trois ans à trouver des aides, dit Roberto. De longs mois où l’on a balancé entre continuer ou abandonner. Mais on a persévéré. Nous ne voulions pas gâcher les efforts du début, il fallait aller au bout. Cela devait rester cohérent par rapport à ce que l’on voulait faire tout en étant le moins cher possible ».

Il s’agit en fait d’une tragi-comédie comme a souhaité le labelliser Roberto. « Sur les premières projections, dit le réalisateur, les gens ont réagi exactement dans ce sens se partageant entre rires et émotions avec parfois les deux mélangés. En tout cas comme pour Ander il y a à la fin une porte ouverte vers l’espérance. C’est important pour moi ».

Il ne cache pas que ce film est politique. « Toutes mes réalisations sont politiques même si cela ne se voit pas tout le temps, insiste-t-il. Los tontos sont parfaitement dans l’air du temps en France avec les réactions provoquées autour de la Manif pour tous ».

Et Roberto Castón vit une semaine cruciale pour son film. Il a déjà été projeté au Festival de Saint-Sébastien dans le cadre des nouveaux réalisateurs. Et il est en concours à Toulouse au festival Ciné España. Là-bas comme ici le verdict tombera samedi. « J’espère avoir un problème pour aller chercher les prix » dit-il avec humour. « J’aurai bien aimé parler avec les membres du jury mais c’est interdit aux compétiteurs, dit-il. J’espère leur parler samedi… si j’ai un prix ».

A 40 ans, Roberto Castón reste optimiste. Il a en tête ce qui sera, il l’espère son troisième long métrage. Avec, bien sûr, d’abord des problèmes d’argent. D’autant plus qu’il veut sortir de la pièce des Tontos, aller à l’air libre. « Mais ça multiplie les frais. Un producteur français serait le bienvenue… » ajoute Roberto qui, quoi qu’il arrive n’est pas près de baisser les bras.


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