top of page

Ils portent leur film

Lyes Salem

Le jour où il a basculé

En cette soirée 9 octobre, figurait au programme la présentation de « L’Oranais ». Pour porter le film devant le public luzien, Lyes Salem, réalisateur, scénariste et acteur, accompagné d’un autre acteur principal, Khaled Benaïssa. C’est le deuxième long métrage de Lyes né en Algérie il y a 41 ans d’une mère française et d’un père algérien. A 17 ans il s’est retrouvé en France où il a suivi une formation d’acteur au Conservatoire. Sans que son esprit se détache vraiment de sa terre natale. « La fin des années 90 était très compliquée là-bas avec beaucoup de terrorisme, dit-il. Au vu de ce qui s’y passait aller y faire quelque chose n’aurait servi à rien. J’ai préféré faire passer des messages ».

Quelque chose en tout cas qui va marquer sa création artistique. Avec un virage dans sa carrière. « J’adore le théâtre et je ne m’explique pas pourquoi je suis passé au cinéma » avoue-t-il. Ainsi son premier court métrage, « Jean Farès » est-il issu d’une pièce de théâtre qu’il avait écrite et qui devait être jouée au Conservatoire. Mais il y a eu un petit évènement. Il raconte : « Avec une dizaine de comédiens, j’ai été parrainé par Canal. A la rédaction j’ai demandé une caméra et j’ai un tourné des images sur ma fiancée du moment qui d’ailleurs était de Saint-Jean-de-Luz. J’ai fait presque trois heures de rushes que l’on m’a proposé de monter. Celui qui a fait ça était un garçon passionné. Quand j’ai vu ce qu’il a fait avec mes images, cela m’a fait basculer ».

Il y a donc eu « Jean Farès » et surtout un autre court, « Cousines » tourné en Algérie (« des choses près de chez moi » dit-il). Bingo : il obtient le Cesar du court métrage en 2005. Avec sa désormais productrice Isabelle Madelaine il s’attaque à son premier long métrage « Mascarades ». « Une comédie de mœurs en Algérie sur le ton de la comédie italienne » précise-t-il. Une réussite saluée par une nomination aux Césars en tant que première œuvre et un Grand prix à Angoulême ».

Le film a marché au-delà des espérances de son distributeur (Haut et Court) qui, comme Isabelle lui a gardé sa confiance pour le second long, « L’Oranais ». Lyes croit dans ce film. « Je l’ai déjà présenté en Algérie, confie Lyes. Je pensais être étrillé par la presse notamment. Au contraire elle a salué la démarche et le propos du film alors que je suis un peu à charge sur les premières années du régime ».

Lyes Salem croit fermement en son film. Avant la présentation à Saint-Jean il était au Festival du film francophone de Namur et demain il file à Auch. « Là ce sera difficile car je serais en face de responsables de salles » lâche-t-il. Et si cette semaine il était primé plusieurs fois ? « On peut toujours rêver mais ne rien espérer » répond Lyes.

« Je suis un garçon heureux » conclut Lyes définitivement tourné vers le cinéma. Ou presque. « J’ai gardé le petit doigt d’un pied dans le théâtre » dit-il. Après tout c’est sa jeunesse…

Dernières news
bottom of page